Friday, November 20, 2015

Simplement dit...


Antoine Leiris


“On Friday evening, you stole the life of an exceptional being, the love of my life, the mother of my son, but you will not have my hate. I do not know who you are and I do not want to know, you are dead souls. If this God for whom you blindly killed cast us in his own image, each bullet in the body of my wife will have been a wound to his heart.
So no, I will not grant you the gift of hating you. You have certainly sought it but to respond to hate with anger would be to yield to the same ignorance that has made you what you are. You want me to be scared, that I look at my fellow citizens with a distrustful eye, that I sacrifice my freedom for security. You’ve lost. Same player, shoot again.
I saw her this morning. Finally, after nights and days of waiting. She was just as beautiful as when she left on Friday evening, just as beautiful as when I fell madly in love with her more than twelve years ago. Of course I am devastated by grief, I will let you have this little victory, but it will be short victory. I know that she will be with us each day and that we will find one another in the heaven of free souls to which you will never have access.
We are two, my son and I, but we are stronger than all the armies of the world. However, I do not have any more time to dedicate to you, I have to go to Melvil who is waking up from his nap. He is barely 17 months old, he is going to eat his snack like every day, then we are going to play like every day and all of his life, this little boy will affront you by being happy and free. Because no, you will not get his hate either.”

#werefusetohate 


Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son cœur.
Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un œil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.
Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.
Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus. 

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